Recherchez un emploi, une agence intérim, une société, un poste...
Le travail intérimaire prend pied chez les cadres
Le travail intérimaire, qui reste majoritairement cantonné à des emplois d'ouvriers et d'employés, soudeurs, maçons, secrétaires, prend désormais pied chez les cadres, qui y trouvent une réponse au chômage, notamment pour ceux qui ont passé 45 ans. L'intérim a augmenté l'an dernier dans presque toutes les catégories professionnelles, mais chez les cadres, il a connu un véritable essor avec une hausse de 9,6%, selon une récente étude du ministère du Travail. Même si l'intérim en costume-cravate reste encore anecdotique comparé au volume du travail intérimaire (moins de 2% du total en 2005), les agences d'intérim ne s'y trompent pas et étoffent toutes leur activité en ce domaine. Elles n'hésitent plus à recruter et placer des directeurs financiers, des chefs de produit, des juristes, des informaticiens, voire des responsables du personnel en intérim. "Les entreprises sont devenues demandeuses car elles ont besoin de plus de souplesse", explique Florence Paul, de la société Plus Intérim, qui fait partie des pionniers avec un département cadres créé dès 1987 à Paris et Lyon. "Auparavant, les cadres se voyaient difficilement accepter une mission, même de six mois, car ils n'avaient pas été confrontés au chômage", dit-elle. Le chômage des cadres, avec un taux de 4,1%, est deux fois moins élevé que la moyenne française (9%), mais la difficulté du retour à l'emploi à partir de 45 ans est telle qu'elle tient de l'exploit. "L'intérim permet de rebondir", se félicite Guillaume, informaticien expérimenté, mais que son âge (46 ans) condamnait depuis deux ans au chômage et qui n'avait plus droit à aucune allocation. Il retravaille depuis le printemps en intérim et croise les doigts pour la suite. "Dans un univers où les décisions économiques se prennent de plus en plus vite, l'intérim est une façon pour l'entreprise de tester des personnes et de tester son propre besoin, pour vérifier si à moyen terme, elle peut pérenniser le poste", explique Jacky Chatelain, directeur général de l'APEC, l'agence pour l'emploi des cadres. Les cadres osent davantage afficher leurs expériences intérimaires sur leur CV et poussent plus facilement la porte d'une société d'intérim, selon Plus Intérim, mais il a quand même fallu lever certaines réticences. "On ne fonctionne pas comme une agence d'intérim ordinaire", assure-t-on tout sourire à l'accueil de l'agence parisienne de Manpower pour les cadres. Le hall d'entrée est en marbre, avec porte-tourniquet et quadruple jeu d'ascenseur dignes d'un siège de grande entreprise. Pas d'affichettes avec descriptif de poste, pas de file d'attente, aucun aspirant-intérimaire. On est en plein quartier d'affaires parisien, dans le 8ème arrondissement. Tout se passe par internet et sur rendez-vous. "Le contact est plus personnalisé. Quand vous avez en face de vous un candidat directeur financier, c'est lui qui pose des questions", confirme François Legay, directeur de la filiale spécialisée dans l'intérim cadre créée il y a un an par le groupe britannique Michael Page. Les missions cadres sont aussi plus longues, elles se comptent en mois, au lieu de deux semaines en moyenne pour une mission lambda. En contrepartie, elles sont moins fréquentes. Pour les plus jeunes, c'est aussi le moyen d'acquérir une expérience. Dans un grand nombre de cas, cela débouche sur une embauche, des contacts variés, affirment les agences d'intérim. Plus Intérim précise néanmoins que "cette flexibilité bien attrayante n'est pas forcément facile à vivre, angoissés chroniques s'abstenir". François Guillot AFP/Archives ¦ Une agence d'intérim Adecco à Paris, le 13 janvier 2003 © 2006 AFP Source : 20 Minutes |
| ||